"(...) Ses peintures, quel que soit leur registre, entre figure et forme spécifique, donnent l’image de ce malaise dans la représentation. Leur beauté est parfois captieuse, telle la nature autour de Tchernobyl, mais cette beauté est peut-être ce qui vaut d’être préservé quand tout est perdu, à la façon dont Bernard-Marie Koltès déclarait : « Sans la beauté, la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue. Alors, préservons cette beauté, gardons cette beauté, même s’il lui arrive parfois de n’être pas morale. Mais je crois justement qu’il n’y a pas d’autre morale que la beauté. »"
05.2010, Marc Desgrandchamps,
vit et travaille à Bruxelles - 0650672597 - http://www.marioncharlet.com/peinture.html - marioncharlet@yahoo.fr
"Ciel,
escaliers, passerelles, piscines flottantes, jardins oubliés, arbres
sans troncs, tours, plates-formes de chantier, cailloux volants... Ma
banque d'image est celle que je construis au fil des années, au fil des
voyages, entre réalité et imaginaire. Rien de glané sur le net, des
photos d'endroits que je connais, de chemins balisés. Et j'en fais un
pari : serai-je capable de faire d'un pré Vendéen une peinture
intrigante, onirique? Ramener le souvenir, la sensation la plus
personnelle au plus universel, au plus atemporel.
Au fil du temps, ma mémoire
s'est transformée en éponge et des référents culturels se sont ajoutés,
enrichissant et complexifiant la tâche. Le paysage devient un terrain
d'observation, un prétexte où artifice, nature et architecture viennent
se confronter dans un univers globalisé. La composition est souvent
penchée mettant le spectateur en situation de déséquilibre, glissant
vers un possible ailleurs. (...)
A l'instar de P.Doig ou
D.Schnell, le grand format s'est dans un premier temps, imposé comme le
support le plus évident pour plonger dans un espace et une architecture
où le spectateur peut attraper directement la corde ou venir marcher sur
une planche branlante. Avec la série "The Gateways", le format du
châssis s'est récemment inversé, passant plus grand au tout petit (19 x
27 cm), établissant ainsi un rapport plus intime : des portails, des
passerelles, des passages, comme vus à travers un kaléidoscope."
"Rien ne distinguent les
souvenirs des autres moments : ce n'est que plus tard qu'ils se font
reconnaître, à leur cicatrice. (...) Il se demanda s'il l'avait vraiment
vu ou s'il avait crée ce moment de douceur pour étayer le moment de
folie qui allait venir."
La Jetée - 1962 - Chris Marker
La Jetée - 1962 - Chris Marker
01.2012, Marion Charlet