travaille à Cessons-Sévigné - loic.bodin123@orange.fr
Les
brebis clonées de Bodin très présentes, rappellent les silhouettes
en plâtre du musée de l’Homme, période du Trocadéro. Des
ectoplasmes éducatifs à grandeur réelle, du Cromagnon au Breton du
Finistère… Des brebis fantomatiques et denses à la fois, avec ce
qu’il faut d’humanité dans la moue, avec la tentation de
l’humain.
Ce
mélange réserve des surprises qui dépassent amplement ce qu’il
convient d’appeler commodément le post-modernisme. Parce qu’il
met sur un plan identique le contemporain, la science et la
mécanique, et l’ancien (ou supposé tel), les mythes et les
genres. Frayeur et fascination.
Il
est inutile d’analyser la passion actuelle pour les mutations. A
tel point qu’on ne conçoit plus ce qui est du domaine de
l’acceptable, de l’habitude, du doute. Il y a bien longtemps
qu’on a troqué la loterie génétique pour des modèles éprouvés,
performants… Après les grylles du Speculus Mundi médiéval,
les tribulations de Saint-Antoine, Goya… on est arrivé à la
perfection, au paraître idéal. L’exemple le plus connu étant
Orlan et ses nombreuses opérations de chirurgie esthétique, sans
oublier Aziz et Cucher ou Inez van Lamsweerde et leurs curieux
photogrammes.
C’était
oublier le cou de Néfertiti, le dos de l’odalisque et, plus
proche, la « planète des singes ». Ce qu’il y a
d’épatant dans les brebis de Bodin, c’est leur propension à
jouer des classiques comme d’autres des coudes. Ainsi le
gisant, pâle enveloppe, convoque à la fois les christs
Benoît Decron